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Pour la communauté de Christine "l' Arret création "
Par delà le mur
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Alchimie
La matière de ton corps
J’attise la chaleur du brasier
Four de mon désir
Brûle ardente la flamme
Sous le creuset de mes sens
De mes mains je travaille
Le métal épidermique
Dans l’attente fébrile
De la fusion ultime
Sur tes lèvres rougies
Je goutte le suc mystérieux
Issu de ta langue avide de baisers
Sur tes reins arqués
Je trace cabalistiques
Les arabesques rituelles.
Sur tes seins gonflés
Je pose mon souffle
Apre de transmutation.
Entre tes jambes tendues
Or pur à ma bouche
Je recherche au profond
De tes creux rubis ta substance
En liqueur précieuse
Je guette, moi le mage ardent
Le point exact de ton abandon
Alchimie vitale
De l’amour
Et du sexe
Je deviens cristal dur
Pierre philosophale
Qui transforme
Attente en plaisir pur
Hauteclaire
(tableau par Carlos Schwabe)
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La folie ne la voit pas, elle ignore tout du danger qui la guette, et elle désespère.
L'amour a disparu, happée par le marais, évanouie dans quelque royaume mystérieux et caché. La folie se laisse tomber à genoux, harassée, la tête baissée. Un contact de velours ramène la vie en elle. Le blanc palefroi effleure de ses naseaux tendres son front moite.
La folie relève la tête, les yeux emplis d'un espoir insondable Elle fixe l'animal dont la longue crinière caresse ses joues.
Elle s'appuya contre le flanc soyeux, entourant de ses bras minces et blancs l'encolure forte et suave, noyant son visage dans la crinière épaisse, qui se mêla de cheveux roux. Le destrier regarda vers la forêt profonde, et elle sentit le flanc vibrer contre elle. Il ne protesta pas quand d'un seul bond elle s'enleva, pour reposer son corps las et inquiet sur le dos immaculé. Il prit son élan, doucement d'abord, puis de plus en plus vite, entre les arbres noyés de brume, l'emportant là où il allait.
Le soleil finissait sa course, disparaissant au delà de l'horizon, illuminant la montagne de ses derniers rayons d'or en fusion. Le vent la faisait frissonner, apportant un parfum délicat d'herbe et de fleurs sauvages. Sa monture s'ébroua et reprit sa marche, posant délicatement ses sabots brillants sur la végétation luxuriante. La folie sentit la présence de l'amour, toute proche. Pourrait-elle la reprendre? Contre sa jambe, le flanc puissant ondulait au rythme du galop qui l'emportait vers le sommet de la montagne, là où la lumière paraissait autre.
La folie se sentit saisie d'un sentiment de peur, mêlé de respect devant la grandeur de ce qui s'offrait à ses yeux. Derrière la brèche ouverte comme une plaie dans la montagne, une douce vallée s'étendait. Le vent léger lui apportait les senteurs douces des fleurs innombrables qui recouvraient le sol tel un tapis de roi. La lumière, baignée d'or, emplissait ses yeux, lui faisant perdre la mémoire de ce qu'elle venait de quitter. Au loin, un lac miroitait, ses eaux cristallines reflétant un ciel limpide. Le cheval parut attendre un instant qu'elle prenne sa décision. Si elle s'engageait, il n'y aurait plus de retour possible.
Il reprit sa marche, avançant en silence, ses sabots devenus souffle.
La folie se taisait, se retenait d'appeler. Allait elle retrouver l'amour en ce lieu?
(tableau de Hon John Collier )
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Le baiser donné a déferlé comme une tempête
Sur le navire aux voiles blanches
Et les marins grossiers qui se moquaient il n’y a guère,
Se taisent, effrayés du visage blême et du regard noyé de leur maître.
A la proue se dresse, immobile, la captive déjà reine, impassible,
Les yeux brûlants, passion, fureur, contenues.
Elle fixe les cotes vertes qui se dessinent dans la brume,
Le pays qui l’attend, prison pour la pâle princesse
arrachée aux mers du nord argentées.
près d’elle la suivante baisse la tête sous la colère muetteDe sa royale maîtresse.
Dans ses mains la fiole vide du poison, tromperie révélée
Qui des destins a scellé le devenir.
Le chevalier s’incline et tous deux
Sans un mot, s’avancent vers l’escorte joyeuse qui approche
Le roi la précède, en habits d’apparat
Un sourire aux lèvres il feint d’ignorer
Ce que déjà il devine sur les visages
Sourires absents, regards fuyants.
De l’épouse inconnue il salue la beauté
Et préfère ne pas voir les doigts qui s’effleurent
Et les lèvres qui tremblent
En prononçant un nom
Que le vent répète
Yseut
(Hauteclaire)
tableau de sir Frank Dicksee
Pour le jeudi en poésie des croqueurs de mots
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Une histoire de passion et de vengeance ...
Celle de Samson et Dalila
Une musique, celle de Saint Saens, pour un chant d'amour
tableau de Gustave Moreau
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