• Cette quinzaine, pour la communauté de Pascale : les croqueurs de mots, c'est Jill Bill qui est à la barre, et nous a proposé 14 Juillet ou poésie libre :

     

    Le petit bal

     

     

    Petite place joliment enrubannée

    Ambiance de fête après les feux d'artifice.

    Goût de poudre dans l'air, sous l'oeil amical des lampions.

    Une petite estrade, l'orchestre s'installe dans les rires.

    Les danseurs arrivent, la foule se rassemble.

    Des voisins, des amis, des badauds,

    On fera connaissance pendant la nuit.

    Des tables sur treteaux, avec des nappes blanches, des jus de fruits, et du mousseux.

    Les chips volent et les sourires brillent.

    Les premières notes s'élèvent, un air se dessinent et les couples se forment.

    Des époux, des fiancés, des amants.

    Un sourire, une invitation, un regard long.

    Le frisson sous la peau, une langueur qui envahit, une faiblesse dans les jambes.

    Toute la nuit enlacés, la chaleur des mains sur la chair, intensité des regards.

    Douceur des lèvres dans les baisers.

    Coup d'oeil amusés et ignorés des voisins.

    La musique qui s'egrenne, la tête qui tourne un peu.

    Les aiguilles de l'horloge qui avancent doucement et l'orchestre fatigué.

    Dernière danse dans les lueurs de l'aube.

    Un au-revoir ...

    Un début, une fin ?

    Rendez-vous est pris pour l'après-midi ...

    Alors qui sait ?

     

     

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    Tableau par Cooper Gotch


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  • auguste-renoir-dans-le-jardin.jpg

     

     

     

    Un jardin délicieux

    Les abeilles bourdonnent

    Aux coeurs des fleurs rouges

    Conversation moment tendre

    Le peintre est-il amoureux ?

     

    Fleurs blanches en bouquet

    Un chapeau sur la table

    Prend le beau soleil

    Va t-elle lui donner sa main ?

    Imaginons la réponse !

     

    (Hauteclaire en tankas)

     

     

     

      Pour la communauté de LYLY une oeuvre un poème ...


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    leda-and-the-swan-james-legros.jpg

     

    Oiseau roi, oiseau Dieu, éclair de plumes

    Tu m’apparus, blancheur animale contre blancheur de peau.

    Au bord de l’eau cristal je rêvais,

    Sentant dans mon corps d’étranges frissons

    Prémonitions ?

    Moi la princesse hautaine, inaccessible dans cette cour somptueuse

    Couverte d’or et de diamants,

    Je vivais le cœur froid, dans l’ombre immense de ma mère,

    Immobile et secrète, la vengeresse.

    Nul autre que mon époux n’aurait osé lever les yeux sur moi,

    Alors que  je déambulais, calme, dans les couloirs de ce palais

    Peuplé par les statues en marbre pur, qui me suivaient de leurs regards glace.

    Illusions ?

    Un soir la solitude me pesa. Elle était mon amie fidèle, celle des jours, parfois des nuits, et m’avait fuie, me laissant triste, sans  volonté.

    Le lac semblait un refuge.

    Plonger dans ses profondeurs azur-nuit un soulagement à cette peine dénuée de raison.

    Je voulais … quoi.. je ne sais pas.

    Machination ?

    Je m’échappais, seule toujours, intouchable d’un mortel.

    Aucune peur ne m’habitait.

    L’eau fraîche me brûla, faisant palpiter mon sang, amenant la vie à courir dans mes veines,

    Comme jamais je n’avais senti auparavant.

    Je m’étendais sur la rive.

    Ma chevelure seule habillait mon corps, soie  noire sur albâtre.

    Je tremblais d’attente.

    Suggestion ?

    Un cygne surgit du néant, frôlant l’eau de la pointe de l’aile.

    Un aigle le poursuivait.

    L’audace était mienne et j’osais affronter la serre aiguë et le bec tranchant.

    Sans me blesser il s’éloigna, sa silhouette sombre se confondant avec l’ombre nocturne.

    Le cygne près de moi se glissa, ondoyant son cou sur ma hanche dévêtue.

    Tentation ?

    A ses côtés je m’allongeais pour caresser le plumage immaculé.

    Flatter la courbe de la tête, percevoir la plénitude du corps, sentir la chaleur du ventre soyeux.

    Fixer les yeux brillant d’onyx.

    Fascination ?

    Mon âme dérivant dans la douceur duveteuse, je m’abandonnais.

    Reins tendus, cœur palpitant, seins gonflés.

    Le battement d’ailes sur ma peau, mes jambes, m’arracha un cri, moi la silencieuse.

    Me combla, quand j’avais toujours ignoré ce sacrifice.

    Pénétration ?

    Après un dernier frôlement, l’oiseau me quitta, inassouvie pourtant.

    Je regagnais le lit du roi, terminer la tempête levée en moi, en un instant de fulgurance.

    A présent l’attente est mon lot.

    Je sais due de ma chair naîtront des êtres de légende, qui de ce monde changeront le cours.

    Les mortels paieront le prix de la folie des Dieux.

    Malédiction ?

     



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    Pour la communauté de Mamylilou  et de Alice

    "le coucou du haïku et le thème Voilier ..

     

     

     

     

    20100626_13-voilier.jpg

     

     

    Bleus le ciel, la mer

    Voile azur hissée au vent

    L'étrave dure coupe la houle

     

    voile-3-jpg

     

     

    Un soleil pâle monte

    Yseut la blonde à la proue

    Fixe l'horizon gris

     

     

    Au midi d'acier

    Vogue la nef vers son destin

    De lames et d'écume

     

    Au soir tranquille

    Le voilier sans un bruit

    Regagne son port

     

     

    Hauteclaire

    (Photo 1 Mamylilou, 2 Hauteclaire)


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  • Alchimie                                              

    Inlassablement, j’explore                                                                           schwabe13

    La matière de ton corps

    J’attise la chaleur du brasier

    Four de mon désir

    Brûle ardente la flamme

    Sous le creuset de mes sens

    De mes mains je travaille

    Le métal épidermique

    Dans l’attente fébrile

    De la fusion ultime

    Sur tes lèvres  rougies

    Je goutte le suc mystérieux

    Issu de ta langue avide de baisers

    Sur tes reins arqués

    Je trace cabalistiques

    Les arabesques rituelles.

    Sur tes seins gonflés

    Je pose mon souffle

    Apre de transmutation.

    Entre tes jambes tendues

    Or pur à ma bouche

    Je recherche au profond

    De tes creux  rubis ta substance

    En liqueur précieuse

    Je guette, moi le mage ardent

    Le point exact de ton abandon

    Alchimie vitale

    De l’amour

    Et du sexe

    Je deviens cristal dur

    Pierre philosophale

    Qui transforme

    Attente en plaisir pur

     

    Hauteclaire

     

     

     

     

    (tableau par Carlos Schwabe)


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