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Le philtre : Yseut
Le baiser donné a déferlé comme une tempête
Sur le navire aux voiles blanches
Et les marins grossiers qui se moquaient il n’y a guère,
Se taisent, effrayés du visage blême et du regard noyé de leur maître.
A la proue se dresse, immobile, la captive déjà reine, impassible,
Les yeux brûlants, passion, fureur, contenues.
Elle fixe les cotes vertes qui se dessinent dans la brume,
Le pays qui l’attend, prison pour la pâle princesse
arrachée aux mers du nord argentées.
près d’elle la suivante baisse la tête sous la colère muetteDe sa royale maîtresse.
Dans ses mains la fiole vide du poison, tromperie révélée
Qui des destins a scellé le devenir.
Le chevalier s’incline et tous deux
Sans un mot, s’avancent vers l’escorte joyeuse qui approche
Le roi la précède, en habits d’apparat
Un sourire aux lèvres il feint d’ignorer
Ce que déjà il devine sur les visages
Sourires absents, regards fuyants.
De l’épouse inconnue il salue la beauté
Et préfère ne pas voir les doigts qui s’effleurent
Et les lèvres qui tremblent
En prononçant un nom
Que le vent répète
Yseut
(Hauteclaire)
tableau de sir Frank Dicksee
Pour le jeudi en poésie des croqueurs de mots
Tags : levres, visage, regard, mot, yseut
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Commentaires
bel écrit !!
comment passer à côté de tristan et yseult
ou romeo et juliette
en parlant d'amour ..
terrible amour !!!bonne journée
chrsitelle
une histoire très joliment mise en mots et si ce poème est de toi , bravo c'est très agréable à lire
Bisous
9jill billJeudi 5 Juillet 2012 à 03:50Je te laisse un mot du coeur, j'aime beaucoup hauteclaire...tableau compris ! Yseult du velours... A bientôt, bisous de moa jill
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quelle plume sensuelle tu nous offres
excellente journée, bisous