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    Pour la communauté de Mamylilou  et de Alice

    "le coucou du haïku et le thème Voilier ..

     

     

     

     

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    Bleus le ciel, la mer

    Voile azur hissée au vent

    L'étrave dure coupe la houle

     

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    Un soleil pâle monte

    Yseut la blonde à la proue

    Fixe l'horizon gris

     

     

    Au midi d'acier

    Vogue la nef vers son destin

    De lames et d'écume

     

    Au soir tranquille

    Le voilier sans un bruit

    Regagne son port

     

     

    Hauteclaire

    (Photo 1 Mamylilou, 2 Hauteclaire)


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  • Pour le jeudi en poésie de la communauté de Pascale

    les croqueurs de mots

     

     

     

    Belle damoiselle,

    Jamais ne faillit mon courage au service de mon suzerain, votre oncle, et le ciel et tous ses saints me sont témoins qu’aucun ennemi ne fit reculer mon épée au pied des remparts des citadelles hautaines, sous le feu et le fer.

    Les champs de lice m’ont vu porter haut les couleurs de mon fief et de mon noble père, sans que la lance acérée et l’armure adversaire ne me fasse trembler.

    Mon cœur a su rester ferme, audacieux, et nul ne peut se vanter de m’avoir vu vaciller, pourtant ce même cœur à présent défaille et s’avoue vaincu par ce qui paraissait si tendre et qui est si cruel.

    Recevant cet honneur envié d’être convié à la cour du roi votre oncle, j’ignorais que ce privilège dont j’étais fier, et ce jour qui devait être celui de ma gloire, allait être celui de ma perte, celui où j’allais apprendre la souffrance la plus extrême et la plus douce.

    Dès que je vous fus présenté, j’ai su que j’étais perdu.

    Un seul regard de vos yeux semblables aux étoiles qui brillent dans les pays d’orient suffit à plonger mon âme dans le plus profond des tourments. Votre sourire si doux, et la main semblable à une aile de colombe que vous me fîtes la grâce de me laisser effleurer, ont fait de moi l’être le plus faible qui se puisse imaginer.

    Las, vous n’avez daigné m’adresser la moindre parole, ni le moindre geste qui m’eut donné quelque espoir, et si monseigneur votre père, et le roi votre oncle me faisaient bon accueil, tout autant auraient-ils pu me jeter au plus profond de la basse-fosse, quand vous ne m’accordiez pas la faveur de votre voix mélodieuse.

    Prisonnier à présent je suis, en ma propre demeure, en mon château retiré où plus personne ne saurait m’atteindre, souffrant et chérissant ma souffrance.

    J’ose pourtant vous adresser cette missive, pour que vous sachiez le mal que vous m’avez fait, et que vous puissiez en rire, ou peut-être, espérance d’un fou, me redonner la vie.

     

    A suivre ...

     

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    tableau de sir Frank Diksee


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  • Pour le nouveau défi de la communauté de Pascale  les "croqueurs de mots"

    An ni  qui est à la barre, nous propose d'écrire sur le thème des vacances, avec obligation de nommer les couleurs de l'arc-en-ciel  ...

     

     

    Pas si simple pour un arc-en-ciel de prendre des vacances, imaginez-vous ! Tout ces bagages ! Mais commençons du début. L’arc-en-ciel qui nous intéresse aujourd’hui, monsieur Marco Iris, était bien décidé à prendre un congé bien mérité. Demeurant dans l’hémisphère nord, il avait eu, lors d’un printemps particulièrement pluvieux, énormément de travail. Une représentation après chaque averse, quelque fois plusieurs, il ne comptait plus ses jours, ni ses heures. Encore était-il conscient malgré tout, d’être chanceux, par rapport à ses collègues des forêts tropicales, qui eux n’arrêtaient pas. Ils s’organisaient d’ailleurs différemment, se remplaçant les uns les autres très rapidement, étant bien plus nombreux.

    L’été était arrivé, et avec lui un beau temps sec. Un remplaçant s’était présenté, qui paraissait compétent, et ravi de se la couler douce pendant deux mois, bien installé dans le coin d’horizon de Marco, une résidence superbement aménagée, dans laquelle il serait prévenu immédiatement si une « performance » était nécessaire. C’est donc l’esprit tranquille que Marco avait préparé ses bagages. Il lui fallait plusieurs costumes de rechange, surtout pour ce qu’il avait en tête, et bien évidemment, il fallait prévoir un sac pour chaque.

    Donc vous l’avez compris, sept sacs de voyage, chacun correspondant à une couleur de vêtement. Un bleu couleur de temps, un indigo couleur d’océan, un violet couleur de crépuscule, un jaune couleur soleil, un vert d’espérance, orange couleur soda, et un rouge couleur amour. Et tout cela bien plié pour ne pas arriver froissé. Comme il ne pourrait garder tout cela en cabine (Marco allait prendre l’avion)  Il avait aussi préparé un petit bagage à main, pour avoir de quoi se requinquer en cours de route .. Et puis il y avait le cadeau.. Ah ce cadeau ! Il en avait mis du temps à le confectionner ! Mais nous y reviendrons plus tard.

    Après avoir fait ses dernières recommandations à son remplaçant, un peu inquiet malgré tout à l’idée que celui-ci puisse décevoir son public (il faut que les spectateurs aient envie de faire un vœu, et les enfants de chercher un trésor) il avait rassemblé ses affaires, et était parti pour l’aéroport. Un arc-en-ciel sans pluie est, comment dire .. un peu pâlichon, et le douanier l’avait regardé d’un air suspicieux à l’embarquement. L’examen des bagages avait rassuré, l’on avait bien affaire à un arc-en-ciel, et Marco avait pu embarquer, après avoir vu ses précieux sacs disparaître avec le gros du fret vers les soutes. Pourvu que rien ne soit déchiré !

    Il s’était installé, classe affaire, pour une fois qu’il se déplaçait, il se l’était offert. Place à côté de la fenêtre, pour voir le ciel un peu différemment de d’habitude. Un voisin très tranquille, qui après l’avoir salué paraissait décidé à dormir, et une hôtesse aux petits soins. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’un arc-en-ciel prend l’avion ! Le voyage, long et sans escale, s’était déroulé idéalement. Un temps calme, un beau ciel bleu, un peu de champagne, et une, non deux, excellente collations. Un film, et un somme, un peu entrecoupé, Marco se sentant gagné par l’énervement à mesure que le temps avançait, le rapprochant de sa destination.

    Il avait pris son petit sac, pour y puiser son cordial spécial, une mixture multicolore qui lui redonnait des couleurs, et pour relire les trois dernières lettres, celles qui confirmaient le rendez-vous. Il en était tout ému, et sa couleur rouge gagna en intensité, s’attirant un sourire complice du voisin. Enfin l’avion se mit à descendre, ça y était, il arrivait ! Je ne vous ai pas encore dit où ! Dans le grand Nord, tout près du cercle polaire. C’était aussi l’été, et il faisait assez chaud quand Marco sortit de l’appareil. Vite, la douane, ses bagages, et le petit hôtel voisin, d’où il repartirait. La chambre était confortable, et il put prendre un peu de repos avant de se préparer. Enfin, le soir était là, le grand moment tout proche. Vous l’avez compris, Marco allait à un rendez-vous amoureux. Il n’avait jamais vu la demoiselle, seulement en photos, et la correspondance avait été intense, avant qu’il puisse se libérer de ses obligations. Avec soulagement, il vit que ses costumes n’avaient pas souffert du voyage, et c’est resplendissant qu’il sortit, pour retrouver celle qu’il considérait déjà comme sa bien-aimée.

    Le rendez-vous était donné près d’un lac voisin, avec une belle forêt de conifères en ligne de fond. Un paquet enrubanné dans les mains, Marco arriva à l’heure précise, alors que la lumière baissait un peu en intensité. Cinq minutes, dix minutes .. les jolies femmes sont toujours en retard.. et si elle ne venait pas ! Marco tenta de se raisonner, après tout, elle avait aussi des obligations, égales aux siennes … Un quart d’heure … Cette fois, c’était raté ! Non ! elle arrivait, un peu essoufflée. Qu’elle était jolie, encore plus que ce qu’il avait imaginé. Et quelle robe elle avait mis, tout en voiles diaprés, du vert au rose. Des couleurs beaucoup plus nuancées et délicates que les siennes.

    – Je suis désolée de ce retard ! une représentation que j’ai dû faire impromptu !  dit mademoiselle Aurora Boréalis

    – Je vous en prie, j’ai à peine attendu, mentit Marco, en lui tendant le paquet un peu gauchement.

    Quel plaisir de voir son sourire ravi en découvrant l’écharpe diaphane aux couleurs changeantes qu’il avait confectionnée. Les vacances commençaient bien !

    Et après ? et bien, il y a aussi des arcs-en-ciel dans le grand Nord !

     

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    (photo sur le net)

     


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    Derrière la folie, la brèche se referma dans un bruit infime, enfermant la monture et sa cavalière dans cet univers doré, où régnait le silence. Aussi loin que portaient ses yeux, il n'y avait que végétal et paix.

    La folie avançait telle une reine en son royaume, son regard brillait, ses cheveux jetaient de l’or sous le soleil. De petites créatures s’avançaient sur son chemin, la regardant, étonnées et admiratives, subjuguées par tant de noblesse, puis retournaient dans l’ombre de la végétation luxuriante. Le cheval blanc l’emportait de son pas altier, traversant prairies et jardins embaumés, loin, toujours plus loin. Un fleuve coulait, emportant des fleurs dans son flot impétueux. D’un bond prodigieux, la monture de la folie le franchit, atteignant une rive étonnante, où le temps semblait s’être arrêté. Plus rien ne bougeait, la folie pensa plonger dans un rêve, où la vie serait immuable. Et là, près du sentier, elle reconnut l’empreinte du pas léger de l’amour.
    Qui était-elle? Une présence prit forme, ses contours se dessinant lentement sous les yeux de la folie. Un instant elle crut perdre la raison, le créature devant elle avait ses traits, sa silhouette et le regard qu'elle lui renvoyait était le sien. Les deux folies se contemplèrent un instant, puis l'apparition se retourna, et d'un pas sûr, alla vers le fond de la vallée, là où un mur de granit s'élevait, la fermant au monde. Une cascade descendait du sommet, mince pinceau d'argent, aussi lisse qu'un miroir. La folie se sentit contrainte de suivre son double, malgré la révolte qui bouillonnait en elle.
    Bientôt, elles furent au pied de la cascade, qui coulait sans courant, immobile, figée et magnifique. Le double, d'un geste, lui interdisait d’y pénétrer.
    La folie se redressa d'un bond, et lui fit face, prête à se battre, quel qu'en soit le prix, pour franchir la cascade.

     

     

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    ( toile de Hume Nisbet )

     

     

    Voir aussi mon nouveau blog : http://amoureuxmots.eklablog.com


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  • Pour la communauté de Christine  "l' Arret création "

     

    Par delà le mur

     

     

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