•  

    leda-and-the-swan-james-legros.jpg

     

    Oiseau roi, oiseau Dieu, éclair de plumes

    Tu m’apparus, blancheur animale contre blancheur de peau.

    Au bord de l’eau cristal je rêvais,

    Sentant dans mon corps d’étranges frissons

    Prémonitions ?

    Moi la princesse hautaine, inaccessible dans cette cour somptueuse

    Couverte d’or et de diamants,

    Je vivais le cœur froid, dans l’ombre immense de ma mère,

    Immobile et secrète, la vengeresse.

    Nul autre que mon époux n’aurait osé lever les yeux sur moi,

    Alors que  je déambulais, calme, dans les couloirs de ce palais

    Peuplé par les statues en marbre pur, qui me suivaient de leurs regards glace.

    Illusions ?

    Un soir la solitude me pesa. Elle était mon amie fidèle, celle des jours, parfois des nuits, et m’avait fuie, me laissant triste, sans  volonté.

    Le lac semblait un refuge.

    Plonger dans ses profondeurs azur-nuit un soulagement à cette peine dénuée de raison.

    Je voulais … quoi.. je ne sais pas.

    Machination ?

    Je m’échappais, seule toujours, intouchable d’un mortel.

    Aucune peur ne m’habitait.

    L’eau fraîche me brûla, faisant palpiter mon sang, amenant la vie à courir dans mes veines,

    Comme jamais je n’avais senti auparavant.

    Je m’étendais sur la rive.

    Ma chevelure seule habillait mon corps, soie  noire sur albâtre.

    Je tremblais d’attente.

    Suggestion ?

    Un cygne surgit du néant, frôlant l’eau de la pointe de l’aile.

    Un aigle le poursuivait.

    L’audace était mienne et j’osais affronter la serre aiguë et le bec tranchant.

    Sans me blesser il s’éloigna, sa silhouette sombre se confondant avec l’ombre nocturne.

    Le cygne près de moi se glissa, ondoyant son cou sur ma hanche dévêtue.

    Tentation ?

    A ses côtés je m’allongeais pour caresser le plumage immaculé.

    Flatter la courbe de la tête, percevoir la plénitude du corps, sentir la chaleur du ventre soyeux.

    Fixer les yeux brillant d’onyx.

    Fascination ?

    Mon âme dérivant dans la douceur duveteuse, je m’abandonnais.

    Reins tendus, cœur palpitant, seins gonflés.

    Le battement d’ailes sur ma peau, mes jambes, m’arracha un cri, moi la silencieuse.

    Me combla, quand j’avais toujours ignoré ce sacrifice.

    Pénétration ?

    Après un dernier frôlement, l’oiseau me quitta, inassouvie pourtant.

    Je regagnais le lit du roi, terminer la tempête levée en moi, en un instant de fulgurance.

    A présent l’attente est mon lot.

    Je sais due de ma chair naîtront des êtres de légende, qui de ce monde changeront le cours.

    Les mortels paieront le prix de la folie des Dieux.

    Malédiction ?

     



    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires